Fanfiction KoE

Je m'ennuyais un peu aujourd'hui et pour passer le temps, j'ai rangé mes cahiers datant de mon année d'etude à l'INALCO. A ma grande surprise, j'ai retrouvé mes cours de musique japonaise sur le théatre kabuki !

ça m'a donné une idée assez bizarre de fanfic sur Mai-Hime. J'ai pas le moral ces temps-ci et ça ressort pas mal sur le texte. J'hesite à le poster sur FF.net... On verra quelles sont les critiques ici bas

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Tale of Dojoji

Un des souvenirs les plus marquants de mon enfance est une pièce de Kabuki.

Assister à des représentations de théâtre traditionnel était l’unique expérience familiale que j’avais. Mon père mettait un point d’honneur, tous les ans, à inviter des troupes de Nô ou Kabuki pour les faire jouer devant ses employés. En cette occasion, les familles pouvaient aussi y assister et nous passions une soirée à regarder les performances des acteurs lourdement maquillés, masqués ou, pour le Bunraku, le jeu des marionnettes de bois.
J’appréciais autant le spectacle que la présence inhabituelle de mon père et ma mère à mes cotés. J’avais été élevée en futur épouse et porteuse d’un héritier qui perpétuera notre famille et, en tant que telle, je devais montrer grâce, calme et retenue en toute occasion. Comme tant de femme, mon rôle se bornait à ajouter un étage à l’arbre généalogique du clan et je l’avais compris très tôt. Cela faisait partie de la tradition. Qu’avais-je à gagner à contester une façon de penser millénaire ?

Au noël de mes 12 ans, Kyokanoko Musume Dojoji fut interprété dans la salle de réception de l’entreprise. Un classique du Kabuki racontant une histoire d’amour unilatéral. Le sujet ne m’intéressait pas outre mesure mais j’étais néanmoins curieuse, ayant visité le temple ou se situait l’action lors d’un voyage scolaire. Un acteur traversa l’hanagata et la pièce commença.
Au centre de la scène trônait une imposante cloche et tout autour, des moines se réjouissaient bruyamment de sa présence car cela faisait bon nombre d’année que leurs temple n’en avait plus possédé. Une légende en expliquait la raison. Une jeune moine nommé Anchin avait autrefois habité ce lieu saint et sa dévotion aux Bosatsu n’avait d’égal que sa beauté.
Dans un village voisin vivait une magnifique jeune femme qui faisait la fierté de ses parents. Ces derniers, très pieux, l’emmenèrent un jour au temple pour prier Kannon afin que les récoltes soient épargnées par la sécheresse. Lorsque la belle enfant croisa le regard du moine, son cœur cessa de lui appartenir et tous ses souhaits n’allaient plus que dans un sens : épouser ce religieux. Seulement, un tel acte était tabou. Se détourner du bouddhisme pour succomber à la passion, impensable ! La jeune femme se rendait tous les jours à Dojoji dans le but de séduire le moine mais ce dernier refusait obstinément ses avances. Folle de désespoir et de chagrin, l’amoureuse transie se transforma en serpent-dragon et poursuivit l’objet de son désir qui, terrifié, se réfugia sous la cloche du temple. Mais elle se douta du subterfuge, s’enroula autour de l’instrument et de son corps de braise, fit fondre les parois sur le moine. Il mourut brûlé vif.
Dès lors, plus aucune femme n’eu l’autorisation de pénétrer l’enceinte sacrée.

Au même moment, un très bel acteur fit son apparition, grimé en femme. Seuls les hommes avaient le droit de jouer du Kabuki et de ce fait, se travestissaient souvent pour convenir à tous les rôles. La féminité du personnage se voyait au travers de ses gestes, des expressions de son visage, de sa façon de marcher, autant de codes que l’on m’avait inculqué depuis ma plus tendre enfance.
La « nouvelle venue » s’approcha du centre de la scène et aborda les moines. Elle s’appelait Hanako, danseuse de profession et voyageait dans tous le pays afin de divertir les gens. En chemin, elle avait entendu une rumeur selon laquelle le Temple de Dojoji s’était vu offrir une nouvelle cloche et, poussée par la curiosité, elle venait voir le chef d’œuvre.
Or, nulle femme n’était autorisée à entrer. Hanako eu beau les prier, il était hors de question de la laisser approcher la cloche. Après maintes supplications, la jeune femme demanda juste la permission de rentrer dans la cour pour exécuter une danse sacrée. Les moines, touchés par la requête, acceptèrent.

Les pas de la danseuse, empreints d’une grâce divine, envoûtèrent les saints hommes qui ne se rendirent pas compte immédiatement qu’elle se rapprochait de la partie la plus importante du temple. Reprenant leurs esprits, ils essayèrent de la chasser mais elles leurs souria, monta sur la cloche et la détruisit… Une nouvelle fois. Car c'était l’esprit de la femme transformée en serpent-dragon.

La pièce se termina sur cette scène et je restais bouche bée tandis que mes parents et les employés de l’entreprise applaudissaient. Beaucoup de choses m’échappaient et après de longues réflexions, je me décidais à en parler à mon père.

- « Père, au sujet de la pièce de Kabuki… »
- « Qu’y a t-il ? Elle ne t’a pas plu ? »
- « Non, ce n’est pas ça. Il y a quelques points qui m’ont échappés. Pourquoi Anchin n’a t-il pas retourné les sentiments de la jeune fille ? »
- « C’était un moine, son but était d’atteindre l’Eveil en abandonnant toute passion. L’amour l’aurait empêché de poursuivre cette aspiration. »
- « Mais pourquoi alors l’a t-elle tué ? »
- « C’était une femme désespérée et jalouse. Si elle ne pouvait obtenir son amour dans cette vie alors peut-être réussirait-elle dans une autre. »
- « Pour quelle raison détruire une nouvelle fois la cloche ? ça ne servait plus à rien. »
- « Cette cloche représentait le temple et pour elle, ce lieu saint et ses habitants étaient tous coupables d’avoir empêché Anchin de l’aimer. Une vengeance sans fin. »

Malgré les explications, je ne pouvais chasser certaines images de mon esprit. La souffrance de la jeune femme avait du être immense pour préférer devenir un monstre. Pourquoi ? Pourquoi ne s’était-elle pas rendue à l’évidence ? Elle aurait pu rentrer chez elle et chercher une autre personne à aimer, quelqu’un qui aurait retourné ses sentiments et pourtant, elle était restée à se torturer avant de sombrer dans la folie. Toutes les nuits, je me reposais ces questions et tous les matins, je me réveillais sans réponse.

Une véritable obsession.

Je n’arrivais pas à imaginer un amour pareil. Dans la poésie, les films, les romans, ce sentiment était décrit comme le climax de l’existence, la raison pour laquelle la vie vaut d’être vécue. Le sentiment que ressentait la jeune femme avait-il quelque chose à voir avec ça ? Impossible, le sien n’était que destruction, rage, désespoir, antagoniste au possible avec la définition.

Le temps passa, je grandis selon la volonté de mes parents et devint ce qu’ils souhaitaient : une femme parfaite, aux normes de la société. Impassible, inébranlable quelque soit la situation, objet d’admiration pour les uns, modèle pour les autres, ma vie se résumait à cela. Pourtant, une petite partie de mon cerveau ressassait l’histoire du Kyokanoko Musume Dojoji et je savais que je ne trouverais la paix que le jour ou je comprendrais les sentiments de cette jeune fille.

Combien j’avais tort.

Je ne m’en aperçu qu’au moment ou mes yeux se posèrent sur ton visage d’ange. Mon cœur cessa de m’appartenir et depuis lors, il bat pour toi. Tu m’as souvent répété que j’étais une amie précieuse, ne comprends-tu pas que je n’ai jamais souhaité l’être. Chaque moment que je passe avec toi est une torture sans nom et pourtant, j’en demande toujours plus, cette douleur que je ressens à tes cotés étant bien moins grande que celle qui m’habite quand je suis seule. Tu m’écartes chaque fois que tu pars combattre, croyant me protéger en ne me disant rien mais je suis toujours là à te regarder. Lorsque Mikoto-chan s’est battue contre Tokiha-san cette nuit, je n’ai pas pu résister. Te voir blessée m’aurait été insupportable et j’invoquais rapidement mon child afin d’éloigner le danger. Pourras-tu jamais me pardonner ce que j’ai fait à Nao-san bien que je le referais encore et encore si cela s’avérait nécessaire ? Pourras-tu jamais me pardonner d’avoir de telles pensées, maintenant que je te vois endormie sur mon futon, la lumière de la lune parant ta peau d’une teinte glacée ?

Finalement, cette jeune fille dans la pièce de Kabuki et moi sommes identiques. Rongées par le même désir interdit, habitées par le même désespoir et prêtes à plus de douleur si cela peut tirer un sourire de l’être aimé. Tant de souffrance, tant de plaisir, voilà pourquoi tu ne pouvais pas quitter Anchin… Car tu ne vivais que pour lui.

Tu es mon alter-ego. C’est pour cette raison que j’ai donné ton nom à mon child. Quoi de mieux que Kiyohime pour un serpent-dragon, cœur torturé d’une femme ?

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Pour plus d'infos :

Hanagata : sorte de pont entre la scene et les spectateurs. Ainsi, quand les personnages importants entrent, tout le monde peut voir leurs superbes costumes.

Bosatsu : version japonaise du mot boddhisattva. Etres (sattva) de "bonté merveilleuse" qui, bien qu'arrivés au statut de bouddha, refusent de se retirer du monde afin d'aider les hommes à atteindre l'eveil.

Kannon : (abr. de Kanzeon) voir Avalokiteshvara. (Celui qui perçoit les sons du monde). Selon le chapitre Kanzeon Bosatsu Fumon du Sutra du Lotus, c'est un bodhisattva qui, par sa profonde compassion, emprunte trente-trois formes différentes et se manifeste partout dans le monde pour sauver les être du danger ou de la souffrance. Dans les sutras Muryoju et Kammuryoju, il apparaît comme un serviteur du bouddha Amida, en compagnie du bodhisattva Seishi. Dans le Sutra Vairocana, il est également l'un des Neuf Honorés dans la cour centrale du mandala du Monde de la Matrice. En raison des multiples formes qu'il revêt, il est décrit de différentes manières. De nombreux sutras ésotériques se réfèrent à lui sous la forme d'Avalokiteshvara aux onze visages ou d'Avalokiteshvara aux mille bras. A l'origine, on considérait Avalokiteshvara comme un personnage masculin, Kannon devint féminin. Entre autres bienfaits, on attribuait à ce bodhisattva le pouvoir de protéger les femmes enceintes.

A noter que Kyokanoko Musume Dojoji se passe dans la Province de Kii au Japon (à l'epoque ou il y avait un tas de provinces), tout près de Kyoto ou vit la Bubuzuke.

Oui ça se ressent.^^

Pas mal quand même. C'est bien raconté.

(Mais pourquoi la folle vous inspire toujours? XD)




Pis chasse ces pensées sombres de ta tête.

Très bon texte sur l'amour ! Je ne connais pas suffisement Mai Hime mais j'aime beaucoup cette idée d'une pièce Kabuki pour exprimer ce que ressent Shizuru. Comme quoi, on ne peut vraiment comprendre l'amour que quand on l'a connu.^^ J'aime beaucoup !

Merci beaucoup Baba C'est justement ce que je voulais montrer, que l'on ne comprend l'amour que lorsqu'on l'a vecu.

T'inquiète pas Merlin, j'ai souvent le cafard en cette periode de l'année.

On vit des amours de différente intensité et les gens y sont plus ou moins sensible à ce sentiment. Donc c'est dur de dire si on a vraiment vécu "l'amour".




Aller ma petite KoE. Un calinou pour toi uniquement.

Excellent texte que j'ai pris un grand plaisir à lire! tres bien ecrit,idée pertinente et les sentiments sont decrits de maniére realiste.Bravo King,je te felicite!

Sinon,pour le cafard,t'inquietes,ça finit toujours par passer...

Merlin:Encore la Bubuzuke tout simplement parce que c'est le perso le plus interessant de Mai-Hime et de loin!:b

Très sympas en effet. C'est bien écrit, très intéressant et ça colle au personnage (ce qui est loin d'être la cas des rares fanfics que j'ai pu lire ).
En gros, j'ai beuacoup aimé .

C'est vraiment bien, la trame est très interessante, il faut que tu le postes sur FFnet!

J'aime beaucoup le jeu de paralellisme entre la pièce et la vie de Bubuzuke.

moonworld a écrit:

Merlin:Encore la Bubuzuke tout simplement parce que c'est le perso le plus interessant de Mai-Hime et de loin!:b

Non mais c'était une question qui demandais pas une réponse à la base. XD

T'as mis longtemps à l'écrire KoE?

vraiment très belle fic ma fifille... j'ai beaucoup aimé, tant l'histoire que ton style... franchement bravo

Moonie : Arigato ! Bah, chez moi le cafard est programmé par tranches. Debut novembre jusqu'à fin decembre et fin fevrier jusqu'à fin avril. Rien d'imprevu quoi

Kaine : Je suis flattée qu'une personne de ta classe ait aimée ma fic ! Merci beaucoup

Berylia : Je note pour FF.net et merci beaucoup ! Pour le parallelisme, c'est venu un peu tout seul en ecrivant car je me disais que Bubuzuke avait joué un role pendant une grande partie de la série et qu'elle obeissait donc aux mêmes regles théatrales que les acteurs.

Merlin : Sachant qu'avant de l'ecrire, j'ai completé un bout de deux fanfics et d'une autre fic originale et le tout m'a pris l'après-midi. Pour celle là seule, ça a du taper dans les 2h/2h30.

Natsuki : Merci m'man ! Comme j'ai été gentille, j'ai le droit de taquiner DS ?

de rien ma fifille...
bon message codée, ultra secret: tu as le droit d'embêter ta soeur

King of Esca a écrit:

Kaine : Je suis flattée qu'une personne de ta classe ait aimée ma fic ! Merci beaucoup

Tu as raison de l'être en plus car c'est rare que je fasse des compliments pour ce genre de chose .

Par contre n'embête pas trop ta gentille "grande" soeur .

Tu sais, tu peux aussi mettre "gentille" entre guillements

King of Esca a écrit:

Tu sais, tu peux aussi mettre "gentille" entre guillements

Mais si mais si, elle est vraiment gentille, je le sais .

Sinon, pour revenir au sujet, c'est pour quand la prochaine création ?

Tres belle fanfic! Bonne idee de mise en place de l'histoire!

j'aime bien cette fic

bravo

^^ Bravo King, j'ai beaucoup aimé^^, notamment la réutilisation de la pièce de Dojoji.
Non seulement cohérent, mais aussi c'est une bonne idée de réabiliter la pièce à l'histoire de Shizuru .

Merci Kurenai, Peapol et Solan !

DS : Je me demandais combien de personne connaissait cette pièce et avait fait le rapprochement entre Mai Hime et elle. Il ne faut jamais oublier les origines Merci !

---> Oui, je sais, c'est une reponse trois plombes plus tard mais bon...

T'as raison, ça a largement plus d'impact si on connait la pièce .

Hello Mina-san!

La raison pour laquelle je remonte ce thread est que j'ai un petit quelque chose à vous presenter. C'est un gros delire personnel, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que moi j'en ai pris à l'ecrire. Avant toute chose, je pense qu'un DISCLAIMER est necessaire, histoire de vous preparer psychologiquement à ce qui va suivre.







- - - DISCLAIMER - - -

L'histoire qui suit est une oeuvre de fiction, toute ressemblance avec la realité est purement fortuite ( ). Par contre, toute ressemblance avec des personnalités de la télévision française, des chanteurs, des heros de contes de fée ou de séries TV ne l'est pas.

- - - WARNING - - -

Chez certaines personnes, l'abus de mauvais jeux de mots ou de blagues vaseuses peut entrainer des troubles du comportement, des maladies cardio-vasculaires ou des crises de fou rire. En aucun cas, la creatrice ne pourra etre tenue responsable des dommages provoqués par la lecture de cette histoire.

Chapitre 1 : Nordima...nia

Il était une fois, dans un pays très très mais alors très lointain, un roi et une reine qui se désespéraient d’avoir un jour un fils. Le couple commençait à se faire vieux et le souverain craignait que le trône ne soit dérobé à sa mort par son frère cadet, le duc de Starac’, un coquin qui passait ses journée à chanter des chansons paillardes dans les bordels. Ils avaient déjà tout essayé, les massages aux huiles essentielles en passant par les hypnotiseurs et les psychiatres sexuels mais rien ne semblait avoir l’effet escompté. Point de nausée matinale et encore moins de bébé à l’horizon. Ce manque envenimait leur relation et il ne se passait pas une seule journée sans que le roi ne reproche à la reine de prendre la pilule en douce et sans que la reine ne reproche au roi de trop lire de magazines porno. Bref, il y avait quelque chose de pourri au royaume de Nordima et cela ne paraissait pas être sur le point de changer.
Jusqu’au jour ou arriva à la Cour une magicienne renommée à travers le pays, Dor O’thé.

Ancienne apprentie d’un célèbre sorcier désormais emprisonné au pénitencier d’Oz, Dor O’thé s’était forgée une réputation de Pretresse-chanteuse en participant à divers show dans les cabarets les plus prestigieux au monde, parmi lesquels le Mû Lin Rûj. Elle se disait capable de provoquer des miracles comme dératiser un village sans user de la force (en réalité, son ami joueur de flûte s’en chargeait et faisait même garderie après) ou rendre des femmes enceintes. C’était ce dernier point qui avait éveillé l’intérêt du couple royal. Ils lui avaient téléphoné, fait part de leur délicat problème et la magicienne, dans sa grande bonté, avait accepté de s’en occuper. Ainsi, un beau dimanche de juillet, une dame d’âge mûre à la peau blanche et aux longs cheveux blonds débarqua dans le paisible château de Kivegañe Demi-Lion, capitale de Nordima. Le roi et la reine l’attendaient avec impatience et la femme ne les fit pas languir plus longtemps.

« Vos Majestés, je me présente, Dor O’thé, Pretresse-chanteuse. Vous m’avez contactée pour un sujet épineux, n’est-ce pas ? »

Ce fut la reine Les-Ko (Julie de son prénom) qui parla en premier.

« Ô, très puissante magicienne, mon mari et moi sommes dans la situation la plus terrible qu’un couple puisse vivre. Nous ne pouvons pas avoir d’enfants. Bien qu’être parents soit notre vœux le plus cher, le ciel nous refuse ce cadeau. C’est injuste pour nous et pour notre royaume qui a besoin d’un héritier. Nous avons entendu parler de votre don merveilleux. Pouvez vous réellement me rendre enceinte ? »

Le roi Fû-Ko (Jean-Pierre de son prénom) prit à son tour la parole.

« Nous sommes désolés de vous avoir pris de votre temps, je sais que vous deviez chanter au Chanouar aujourd’hui, mais comprenez que la situation est des plus urgentes. Il nous faut un héritier, quelqu’un pour empêcher mon pervers de frère de mettre notre royaume à feu et à sang, et vous êtes la seule vers qui nous puissions nous tourner. »

Dor O’thé considéra les dires des époux. Ils semblaient désespérés. Elle comprenait les tourments qu’ils devaient endurer mais il fallait qu’ils sachent la vérité.

« Vos Majestés, croyez bien que je veuille vous aider. Seulement, mon intervention n’est pas exempt de risques… »

« Risques ? » les souverains dirent de concert.

« On a déjà fait appelle à moi plusieurs fois pour ce genre de cas mais il arrive que l’enfant résultant devienne… étrange en grandissant. »

« Etrange ? » toujours de concert. Quel duo parfait !

« Oui… Une des premières familles que j’ai aidé a vu sa fille écrire pendant des années à un « Très cher frère » que personne ne connaissait, le fils d’un autre de mes employeurs a fondé un groupe nommé Pas de Bol avant de s’enfuir de chez lui… Quant à la dernière, elle a essayé de révolutionner le monde… Ah, j’oubliais, évitez d’inscrire votre enfant dans un collège/lycée dans lequel il y a une société secrète ou un conseil des élèves bizarre. Juste comme ça… Pour plus de prudence. »

« Ces cas ne nous feront pas revenir sur notre décision. Nous sommes prêts ! » encore de concert.

Dor O’thé soupira. Elle les avait prévenu, ce qui découlerait de son intervention ne serait en aucun cas sa faute. Elle se leva, pris sa baguette (qui ressemblait étrangement à une télécommande) et récita une incantation ancestrale.

Emé Chosete Rûjéjône apeux tipoi !
Emé Chosete Rûjéjône apeux tipoi !

Une vive lumière aveugla les occupants de la salle du trône puis des éclairs se mirent à virevolter dans tous les sens avant de percuter la reine de plein fouet ! Celle-ci poussa un hurlement strident et bascula en arrière, atterrissant dans son siège comme un poids mort. Le régent, paniqué, se rua vers elle pour vérifier son état de santé. Il la trouva saine et sauve, quoi que légèrement pâle.

« Chéri, j’ai envie de fraise… » finit par articuler la souveraine.

Le roi cligna des yeux, son cerveau ayant du mal à enregistrer les mots qui venaient d’être prononcés. Finalement, des larmes roulèrent le long de ses joues et il se tourna vers Dor O’thé en souriant.

« Que puis-je faire pour vous remercier, grande magicienne ? » lui dit-il.

Dor O’thé réfléchit quelques secondes avant de parler.

« Si vous pouviez me faire escorter jusqu’au Chanouar le plus rapidement possible, je vous en serez reconnaissante. J’ai un concert à donner et j’ai horreur de faire attendre mes fans. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, le couple prêta à la femme leur plus rapide destrier, cinquante gardes en armures et le petit monde partit au triple galop afin d’arriver à l’heure au cabaret. Quant au régent, il transporta son épouse nauséeuse jusqu’aux appartements royaux et demanda aux servantes de la surveiller car « La Reine porte un héritier » leur dit-il.
Bien évidement, confier un secret à une soubrette, c’est comme condamner les cabinets d’un hôpital quand un patient vient d’avaler une purge, faut pas s’étonner si y’a des fuites ici et là.

En l’espace de quelques heures, chaque occupant du château fut mis au parfum et unanimement, ils félicitèrent leur dirigeante d’avoir enfin arrêté la pilule (quoi que, cette théorie véhiculée par son mari ne fut jamais vérifiée. D’autres disaient que le Roi était un peu faiblard au lit mais ces commérages ne durèrent pas car les coupables furent pendus hauts et courts).

Le duc de Starac’ fut le seul à prendre très mal la nouvelle…

A suivre...

Preview du prochain chapitre : Dans le royaume voisin, point de probleme pour avoir une heritière... Quoi que... Vous en saurez plus dans le chapitre 2 : Sudo Maso !

Mon dieu p'tite Soeurette!!! C'est excellent, j'en ai hurlé de rire!!!!

LA SUIIIIIIIIIIIIIITE !!!!! J'ADORE!!!!

En tout honnêteté, j'ai vraiment adoré .

Merci beaucoup ! Et encore, j'ai commencé en douceur... Le chapitre 2 est assez... Extrème D'ailleurs, je vais attendre de finir le 3 avant de poster le 2, histoire d'avoir un peu d'avance au cas ou !

excellent fifille!!!
j'attend la suite avec impatience!! ^^

J'adore ton style dramatique ou comique : c'est excellent !!
Je veux connaitre la suite !!!!!!!

La suiteeeeuuuuh

LoL, quel engouement Papi, mais faudra attendre la semaine prochaine

M'man : Merci

June : Heureuse que le style plaise ! Thanks !

Chapitre 2 : Sudo Maso

Pendant qu’au pays de Nordima, les souverains ramaient pour avoir un enfant, à Sudo, ce n’était pas le cas. Six ans auparavant, la reine avait accouché d’une magnifique fillette rousse (plus rouge que poil de carotte) à la peau légèrement foncée que les parents avaient baptisés « Indigo » en raison de ses yeux bleu-violet. Cette petite comblait toutes leurs espérances. Elle était intelligente, mignonne, espiègle et les souverains n’en finissaient pas de remercier les dieux de leurs avoir envoyé cet angelot.
C’était presque trop parfait pour être vrai. Peut-être auraient-ils du se méfier…

Tout commença par un jouet anodin. Lorsqu’elle eu trois ans, « Indie » (surnom donné par sa nourrisse, une chinoise appelée Demi-Lune) reçut une magnifique poupée en cadeau, toute en cire avec une tignasse blonde et une délicieuse robe de satin mauve. Le rêve de toutes les petites filles. Le roi et la reine furent très heureux en voyant leur trésor aux anges et se félicitèrent de leur choix.
Après un copieux dîner d’anniversaire, l’enfant alla dans son lit avec sa nouvelle « amie » et ne tarda pas à dormir. Les parents restèrent un moment à observer la petite tête rousse puis sortirent sur la pointe des pieds. Mais à peine avaient-ils tourné au couloir que des pleurs se firent entendre. La reine se rua paniquée dans la chambre de sa fille pour la trouver debout sur son lit, tenant sa poupée nue et sanglotant à chaude larme.

« Mais que t’arrive t’il mon amour ? » demanda la maman en prenant Indigo dans ses bras. « Tu as un gros chagrin ? Tu as fait un vilain cauchemar ? »

La petite se frotta les yeux avec la manche de sa chemise de nuit avant de dire d’une voix tremblotante.

« Arrive pas à enlever la culotte d’Emilie » et de grosses larmes coulèrent sur ses petites joues rebondies.

La Reine leva deux sourcils étonnés.

« C’est normal ma chérie, c’est une poupée. On ne peut pas enlever leur culotte. »

La petite regarda sa mère avec un air confus.

« On ne peut enlever les culottes qu’aux vrais personnes ? »

La maman tira une tête bien plus déconcertée que celle de sa fille. « Mais c’est quoi ce genre de question ? » pensa t’elle.

« Euh…En effet…Mais seuls les adultes peuvent le faire et… enfin… Voilà quoi ! »

La Reine se frappa mentalement la tête contre un mur. Ce qu’elle venait de dire n’était pas le genre de chose à raconter à une gamine de trois ans. A cet age là, les enfants peuvent être très facilement traumatisés, comme par exemple la petite Blanche, huit ans, qui ne mangeait plus de pomme depuis le jour ou sa Belle-Mère lui avait raconté une histoire de fruit empoisonné par des nains vicieux. Elle ne pourrait pas supporter l’idée d’avoir involontairement causé du mal à son bout de choux !

« Pour résumer, tu comprendras tout quand tu seras une grande personne. En attendant, il faut dormir. Allez, rhabille Mademoiselle Emilie, elle va prendre froid dans cette tenue. »

Ainsi, le problème fut temporairement réglé.

Le temps passa… Nous pouvons revenir au moment ou la reine Les-Ko tomba enceinte.

La fillette si mignonne et si espiègle changea drastiquement de caractère dans cette période. Elle s’intéressa soudainement aux joutes, commença à « emprunter » des morceaux d’armures décoratives pour s’armer, brisa une bonne partie du mobilier, cassa la figure des garçons du château (la plupart étant plus âgés qu’elle)… En somme, elle devint un tomboy (un peu d’anglais ne fait pas de mal).
Pas complètement puisqu’elle aimait toujours les robes mais son penchant pour la destruction ne pouvait pas être féminin (quoi que, la première reine de Sudo, Xena, était connu pour son tempérament… assez barbare).

Un jour, alors que son père lui apprenait à faire du poney, un type habillé en rouge et monté sur un alezan caramel arriva au château à vive allure. L’écusson du royaume de Nordima était dessiné sur sa veste et il semblait avoir un message à délivrer au chef des lieux.

« On continuera plus tard Diego, Papa a du travail ! » dit le roi à sa fille sur un ton résigné. La petite tira une tête bizarre, mélange de déception et d’irritation (secrètement, elle détestait le surnom débile que son père lui donnait mais se faisait une raison. Après tout, elle aurait recoltée cette appelation si elle etait née garçon) et descendit de son petit poney (baptisé « Pétale de Rose » mais renommé « Tornado » par Indigo).
Elle reconduisit le fier destrier aux écuries, lui donna un petit coup de brosse et plaça quelques pommes dans sa mangeoire. Elle ferma le box et s’apprêta à sortir quand les bruits d’une conversation arrivèrent à ses oreilles. Deux grosses voix tonnaient et la princesse les identifia sans mal comme appartenant au maître d’arme et au capitaine des chevaliers. Apparemment, la conversation devait être amusante car les deux compères riaient en se donnant de grandes tapes dans le dos.

« C’était pas trop tôt quand même ! Un peu plus et on se serait tapé Starac’ comme voisin ! » s’exclama Castor le maître d’arme. « Remarque, Polux se serait fait un plaisir de lui bouffer le gras de la bidoche, gourmand comme il est ! ». Il sortit de sa poche un sucre qui fut englouti en un instant par un drole de chien à poil long. Voyant qu’il n’en aurait pas plus, ce dernier fit demi-tours et rentra dare dare chez sa jeune maitresse, la fille d’une des lingères du château.

« Je me mefie encore, ce chacal de Starac’ preparerait un mauvais coup que ça ne m’etonnerait pas. Il est bien trop borné et stupide pour accepter la defaite ! » repondit le capitaine des chevaliers. « Enfin, comme on dit chez moi : « Tournicoti Tournicoton » ! »

« Qu’est ce que ça veut dire, capitaine ? »

« Euh… Quelque chose comme « Alea Jacta Est »… »

« Et ça veut dire quoi « Ah Lea, Jacques te teste » ? »

Indigo decida, après une seconde de reflexion, qu’il valait mieux sortir par l’autre porte histoire de ne pas deranger le capitaine en pleine leçon de grammaire. Tout en marchant vers les appartements royaux, elle ressassa les dires des deux abru… euh… collègues. Ainsi, Starac’ n’etait plus une menace ? Cela ne pouvait signifier qu’une chose : Nordima avait enfin un heritier. La petite princesse ne savait pourquoi, mais tout au fond de son cœur, elle esperait que ce soit une fille. Elle n’avait jamais reussi à se faire d’amies au château et pour cause, elle etait la future dirigeante de ce royaume. Toute personne d’un rang inferieur lui devait obeissance et respect, et ce climat n’etait pas propisce à une amitié solide. La fillette ne voulait pas l’admettre mais le besoin d’avoir une copine se faisait sentir chaque jour un peu plus.

Indigo entra dans ses appartements, se dirigea vers son lit et se jeta dessus toute habillée. Après quelques secondes dans cette position, elle se roula sur le dos et, fixant son regard sur le plafond de pierre, elle declara à haute voix :

« Si c’est une fille, qu’elle le veuille ou non, elle sera mon amie ! »

A suivre...

Preview du prochain chapitre : L'heure n'est point à la rigolade au duché de Starac' mais à la vengeance. Ce dernier met au point un plan machiavelique (et surtout debile) pour destabiliser le pouvoir en place ! Mais chut ! Pas un mot de plus ! Vous aurez les details dans le chapitre 3 : Star'Raque !

Note : Je suis moyennement contente de ce chapitre... Après l'avoir réecrit trois fois, j'ai décidé d'arreter les prises de tête là et de me consacrer au chapitre 3 qui est beaucoup plus drole
Disons que je resumerais Star'Raque par ce mot : Iznogoud

mouarf XD
je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'Indigo a quelques ressemblances avec toi XD
as tu toi aussi eu une poupée s'appelant Emilie dans ton enfance??? XD

Non, non, vu ce qui arrivera ensuite, elle ne me ressemble pas du tout ! C'est plutot l'archétype de la princesse casse couille par excellence... Un mix de Princesse Saphir (en moins chevaleresque) et... Couette Couette (en moins pourrie gatée)...

Sinon... Emilie est le nom de la poupée de Princesse Sarah Et oui, y'avait une référence derrière le nom

Simple curiosité mais c'était quoi la ressemblance avec KoE ?
Le look, le "je désappe les poupées" ou le "je démolie mes copains" ?
*s'enfuit discrètement*
Lol, les références xD
Et un cookie pour avoir placé Xena

Je ne desappe pas les poupées ! Et je ne ressemble pas à Indigo...

Au passage, merci pour le cookie ! Je commencais à etre en rupture de stock.

Ah, j'aime beaucoup la petite princesse Indigo ! Toute mimi ! Et elle a parfaitement compris l'utilité d'une poupée, mais bon, elle n'est pas très persévérante.

c'est bizard ça sent l'intrigue yuri entre reine respective a plin nez

sinon j'ai adoré

mais j'y peux rien ma fille si t une vrai casse cou... et pour le moment indigo a l'air un peu casse cou aussi ... donc <_<

Terrible, et Indi me fait bien rire XD .
On se souviendra de l'épisode de la poupée .

Annonce officielle :
La direction tient à rassurer les lecteurs : le chapitre suivant sera posté sous peu.

J'avais mis cette histoire en pause pendant presque 1 an afin de me consacrer à mes études mais celles-ci étant achevées pour l'instant, je reprends du service ! Ce chapitre est une bizarrerie issue de mon cerveau malade et j'espère que vous allez bien vous marrer à reconnaitre les oeuvres qui m'ont servies de sources d'inspirations.
Au chapitre 1, je vous avais dit : "Le duc de Starac’ fut le seul à prendre très mal la nouvelle [que la reine était enceinte]" et en voici la raison.
Bonne lecture !

Chapitre 3 : Star'Raque !
alias J'ai plagié Le grand détournement !

« Croa croa croa »

Le duc de Starac’ bondit hors de son lit en entendant le crie mélodieux de l’oiseau le plus sympathique de son fief, l’équivalant là-bas de nos pigeons communs, le corbeau. Ces derniers ne migraient jamais et semblaient apprécier grandement le nuage permanent qui hantait le ciel de ces lieux, empêchant toute lumière de passer. Starac’ avait bien évidement l’habitude de ce réveil en fanfare mais la mauvaise nouvelle de la vieille avait été jusqu’à perturber son sommeil et il n’était plus capable de passer outre le comportement hostile des piafs du coin.
Aussi, décida t’il ce matin là d’ouvrir la fenêtre et de leurs tenir à peu près ce langage :

« Et bonjour Monsieur du Corbeau
Encore un piaillement et vous boufferez mon pot !
Sans mentir, si vous persistez à me prendre pour un couillon,
Je peux vous jurer que ma botte, vous la retrouverez dans votre fion ! »

Entendant ces mots, le corbeau ne put contenir un croa et appelant ses compagnons de combat, voleta jusqu’à Starac’ et sur la tête, lui pissa. Ce dernier, très vexé de cette réponse, rugit :

« Mes gros poulets, sachez qu’un jour ou l’autre, je serais le roi de cet endroit. A ce moment là, soyez certains qu’avec des pommes, on vous farcira ! »

Très énervé, comme seraient Jean de la Fontaine et Pen of Chaos en lisant ce plagiat, il claqua les volets, tourna les talons et enfila ses fringues ‘fashion’ avant de se passer du ‘Laure et All Fixation Béton’ dans les cheveux. Oui, Starac’ est une victime de la mode, tel est son nom de code…

Hum.

Comme tout bon méchant qui se respecte (Dracula, Dr Frankenstein, Geneviève de Fontenay), Starac’ habitait un château lugubre, suintant et malodorant. Mais à la différence de ces caïds, l’ambiance n’était pas volontaire mais plutôt le fruit de sa déchéance économique. Quelques années auparavant, ce fleuron du 13eme siècle respirait la joie de vivre et le porte-feuille garni, mais à la suite d’un mauvais placement boursier, d’un excès au poker et d’un divorce gourmant, Starac’ s’était retrouvé sans le sous et on lui avait coupé l’eau courante et l’électricité. Un hiver rude avait abîmé la toiture et l’humidité, fait proliféré les moisissures. En contemplant l’état de son escalier en colimaçon, humide et noir du suif des torches, le propriétaire se remémora tous ces moments difficiles, de toutes les privations qu’il avait enduré pour pouvoir garder un toit au-dessus de la tête avec, comme seule lueur d’espoir, la pensée que lorsque son frère mourrait, de préférence dans un accident, il hériterait de sa fortune, de son château et peut-être aussi de sa femme plutôt bien roulée, il faut le dire.

Seulement voilà, il y avait de grandes chances qu’il se fasse entuber. Il n’était plus l’héritier direct du roi. Maintenant qu’un bébé venait de s’ajouter au tableau de famille, il se retrouvait relégué au second plan, condamné à éponger sa demeure ruisselante jusqu’à la saint Glinglin (fêté le 31 février. Dicton du jour : A la saint Gliglin, y'a un rat dans le thé, mémé.), sans aucun espoir de changement… Aucun ? ! Si, il restait bien un moyen lâche et machiavélique mais encore fallait-il qu’il en ait conscience.

« Euréka ! » hurla Starac’ qui n’avait pourtant pas trouvé la raison de la poussé dans l’eau de son bain (pour les intéressés : Tout corps plongé dans un fluide, entièrement mouillé par celui-ci ou traversant sa surface libre, subit une force verticale, dirigée de bas en haut et égale au poids du volume de fluide déplacé.) mais plutôt pris conscience d’une solution possible à son problème. Il lui fallait confirmation, de préférence, le plus rapidement possible. Aussi décida t’il de passer outre le petit déjeuner, et attrapant son vélo, fit les 15 kilomètres nécessaires pour atteindre une vieille bicoque peut-être plus délabrée que son château (c’est dire l’état déplorable des lieux), perdue dans un marécage et abritant un personnage haut en couleur. Starac’ descendit de son fidèle destrier tout terrain et pataugea dans la gadoue (la gadoue la gadoue la gadoue, ouh, la gadoue la gadoue) jusqu’à la planche en bois servant de porte d’entrée et frappa. Une étrange voix aiguë répondit aussitôt.

« Qui c’est ? »

« C’est Starac’ ! »

« Qui c’est ? »

« C’est Starac’ ! »

« Qui c’est ? »

« STOP ! Pour te faire plaisir, je vais dire ‘C’est le plombier’ ! Maintenant, ouvre et fais pas chier ! »

« D’accord… Tu t’es levé du mauvais pied aujourd’hui ! »

Une femme d’age mur, aux cheveux noirs mi-longs et raides comme des baguettes, petite en taille mais forte en gueule, ouvrit la porte avec moult gestes grandiloquents, comme si sa demeure avait la prestance de l’Hôtel Ritz. Son visage, contrastant avec la mine constipée de Starac’, était rayonnant d’une joie de vivre que l’on ne pouvait trouver que chez une éternelle adolescente. Elle fit signe à son client potentiel d’entrer puis, lui montrant un siège, s’installa sur un canapé neuf. Starac’ prit place.

« Alors, que puis-je faire pour toi ? »

« Disons que… » Il s’arrêta brusquement. Par la fenêtre, il voyait un étrange dromadaire qui broutait des plants de cannabis.

« Hopopop monsieur Cadeau ! C’est par ici que ça se passe ! »

« Excuse-moi mais que fait ce chameau dans ton jardin ? »

« Dromadaire ! Fais pas gaffe à Sahara, elle fait une courte escale par la terre avant de repartir sur sa planète. »

« Euh, bon ! Voilà, j’ai un problème. Tu connais mes malheurs : mon château pourri, mon ex-femme, ma… » Starac’ se remémorait toutes les raisons qui le pousseraient au suicide, depuis son enfance ou il subissait les brimades de ses camarades et…

« On a pas le temps pour un flash-back, Calimero ! Viens en au fait ! »

« Comment ça, on a pas le temps ? » répondit Starac’ interloqué.

« Je ne dis pas ça pour toi mais la narratrice n’a pas envie d’écrire un 3615 My Life à minuit. »

NDLR : En effet, ça risquerait de me taper sérieusement sur le système et de me donner envie de tuer une certaine personne au chapitre 4… Remarque…

Starac’ se mit à suer abondement.

« D’accord, okay, no problemo ! Mon con de frère a réussi à pondre un gosse à sa femme. Résultat, je suis out ! Ma dernière chance de donner un sens à ma vie est en train de me filer entre les doigts ! »

« Oui, je vois. Enfin, en quoi ça me concerne ? »

Starac’ la regarda du coin de l’œil, une expression perverse et maligne illuminant son visage comme la lumière du phare d’Alexandrie, fait naufrager les papillons de ma jeunesse ! WAH !

« Je me demandais si « Pas de pitié pour les croissants » était toujours opérationnelle ? J’ai besoin de toi, Ariane. Il faut les éliminer maintenant ! »

La brunette le fixa sans sourciller.

« Je me suis retirée de la profession quand NOIR à fait son grand retour. Ne compte pas sur moi pour risquer ma peau de nouveau. En plus, tel que je te connais, t’es encore fauché et je fais pas ça pour des cacahuètes. Cherche un autre pigeon. »

« S’te plait ! Je prendrais un crédit ! »

« Si c’est le cas, payes toi NOIR »

Starac’ se tordait les mains de frustration ! Il ne comprenait pas pourquoi sa meilleure amie ne voulait pas l’aider…

« Mais… NOIR c’est NOIR ! Il n’y a plus d’espoir ! »

Il semblait vraiment sur le point de fondre en larmes et cela n’avait pas le moindre effet sur Ariane qui le regardait trembler avec un air blasé. Une dizaine de minutes plus tard, voyant que la fontaine ne s’arrêtait pas, elle décida de secouer un peu son pseudo ami, histoire qu’il n’inonde pas son beau lino. Elle s’extirpa du canapé et, levant la jambe, lui assena un mawashi-geri dans la mâchoire. Il traversa la fenêtre pour atterrir dans le champ de cannabis. Sahara leva le museau un instant avant de poursuivre son déjeuner sur vitaminé.

« Arrête de chialer ou je t’envoie au collège des cœurs brisés ! J’ai peut-être une idée à te proposer. Il te faudra de la patience et un peu de doigter mais ça t’évitera des ennuis. »

Starac, bien qu’un tantinet défoncé par les fleurs du jardin qu’il avait bouffé suite au coup de pied, comprit instantanément qu’Ariane allait l’aider. Il retourna à sa place sans faire le moindre bruit et écouta de toutes ses oreilles.

« Nous allons frapper un grand coup médiatique ! De nos jours, c’est la TV qui dicte la loi ! Aussi, je vais faire de toi une icône du petit écran. Tu vas sélectionner et former à la chanson des adolescents boutonneux, puis tu vas les manipuler jusqu’à ce qu’ils t’obéissent au doigt et à l’œil. Tu les feras se produire sur scène dans un show télévisé et tu te feras un max de fric. »

« Mais… » tenta Starac’ avant de se raviser, effrayé par le regard meurtrier de sa collègue.

« Laisse moi finir. A ton avis, que fera le/la futur prince(esse) ? Il/elle regardera la TV quand il/elle aura l’age et tombera sous ton joug. Ainsi, tu contrôleras le pays sans avoir eu à verser la moindre goutte de sang ou le moindre centime ! C’est pas génial, ça ? »

Starac’ regarda Ariane d’un air ébahi, impressionné au plus haut point par les capacités intellectuelles de la brunette. En moins de dix minutes, elle avait réussi à pondre un plan à la fois idiot et machiavélique. Et le plus drôle dans l’histoire, pensa t’il, c’est qu’il y avait de fortes chances pour que ça marche. Se relevant de son siège, il avança d’un pas déterminé vers Ariane, s’agenouilla devant elle, lui pris la main et susurra d’un ton mielleux :

« Epouses-moi ! »

Preview du prochain chapitre : Surprise !

"Erreur monumentale" comme dirait Schwarzenegger.
Pauvre duc. Il est foutu.

"J'ai rencontré un troll il marchait dans la foret"
On sent des références culturelles fortes portées par un style plein de poésie et de belles métaphores.
(c'est peut-être aussi un hommage discret à gregory lemarchal...ou pas)
Bref.
Mon imagination te remercie, j'ai des images improbables et cartoonesques plein les neurones maintenant

trés bien: y'a pas mal de référence